De la chaleur solaire à la douceur de certaines huiles de bronzage, votre peau a des goûts bien à elle. Malheureusement, l’abus d’UVs et l’étalage chronique de certains produits cutanés peuvent avoir des conséquences particulièrement inquiétantes pour sa santé.
Brûlures et sécheresse de la peau en sont les plus communes mais le traumatisme répété de votre peau peut aller bien plus loin.
En effet, pour celles et ceux qui sont atteints de dermatite, de psoriasis ou d’autres maladies cutanées, protéger sa peau des rayons du soleil, de la pollution atmosphérique et des crèmes trop bon marché est nécessaire pour ne pas avoir à faire face à un “épisode”.
Mais ces facteurs environnementaux en contact direct avec votre peau ne sont pas les seuls dangers menaçant son intégrité.
Qualité de sommeil, de votre niveau de sollicitation (stress) et d’équilibre alimentaire (quantitatif et qualitatif) jouent un rôle complexe et de plus en plus évident dans le déclenchement de maladies.
Que dit aujourd’hui la science de la façon dont vous pouvez prendre soin de votre peau ? Quand demander conseil à votre médecin ? Est-il possible de se prémunir de certains dérèglements cutanés ?
Des démangeaisons aux rougeurs, les lésions cutanées ne sont généralement pas source d’inquiétude. Pourtant, certaines apparitions bénignes peuvent être le signe d’un réel problème. Par ailleurs, certains symptômes sont difficiles à différencier et parfois, c’est finalement une toute autre affection qu’une peau se voit diagnostiquée.
Ainsi, non seulement nos peaux sont régulièrement mises à rude épreuve mais plus dérangeant encore : trouver le bon traitement est en fait plus délicat que beaucoup le pensent.
C’est au travers d’études telles que celle menée en 2021¹ par l’équipe de la chercheuse Panpan Liu que l’on retrouve la confirmation des pistes jetées par le docteur Michael W Piepkorn dans ses recherches de 2019² : certaines affections de la peau font couramment l’objet d’une importante erreur de diagnostic.
Les problèmes intéressant Liu revêtent d’ailleurs une importance particulière pour les Européens puisque son objet d’étude se révèle être le diagnostic des lésions mélanocytaires.
Ces affections cutanées ont une incidence particulièrement élevée en Europe et en Suisse où les habitants détiennent un triste record, notamment à Genève.
Celles-ci ont en effet été l’objet d’une publication dans la Revue Médicale Suisse en 2007, au travers des travaux du chercheur Talph P. Braun³.
Du naevus mélanocytaire (grain de beauté) au cancer : diagnostiquer pour réduire les risques pesant sur votre santé cutanée
Si la prévention des problèmes cutanés repose en grande partie sur la maîtrise des facteurs pouvant les déclencher, il existe une composante de veille essentielle.
En effet, il est important de garder un œil sur votre peau grâce à une examination attentive et régulière de sa surface.
Comme l’explique Braun dans son article de 2007 intitulé “Surveillance des lésions mélanocytaires”, l’identification des mélanomes se fait fort heureusement désormais de façon plus précoce grâce à une politique de dépistage systématique et en recourant à des techniques d’examen adaptées.
Une détection au plus tôt est pour ainsi dire vitale dans la mesure où ça n’est qu’aux premiers stades de la maladie qu’il est possible d’empêcher un développement significatif du cancer et donc d’améliorer l’espérance de vie.
Le récent succès du corps médical dans son combat contre la propagation des lésions cutanées malignes n’était d’ailleurs pas simple à prédire étant donné que :
- Un examen à l’œil nu ne permet pas de différencier facilement un naevus mélanocytaire (bénin) d’un mélanome pour lequel il est nécessaire de recourir à la dermoscopie (étude dermatologique microscopique au moyen d’une loupe à grossissement éclairé);
- La dermoscopie ne permet pas non plus, à elle seule, d’arrêter le diagnostic puisque les critères ABCDE (Asymétrie de la lésion, Bordure irrégulière, Couleurs multiples, Diamètre supérieur à 6 mm, Evolutivité significative) ne sont généralement pas encore atteints pour un mélanome au stade précoce. En d’autres termes, le mélanome n’est au début pas plus gros et pas plus pigmenté qu’une tache de rousseur ou un naevus mélanocytaire bénin.
Pour ces raisons, les taches suspectes à la surface de votre peau doivent faire l’objet d’un examen minutieux par un dermatologue expérimenté au plus tôt dès leur apparition.
Cet élément est l’une des pierres angulaires d’une routine santé efficace à mesure que vous prenez de l’âge.
Quand demander un examen à son médecin ?
Il n’est pas toujours nécessaire de s’alarmer à l’apparition d’une nouvelle zone colorée, notamment parce qu’il est normal de voir émerger des lentigo – les tâches brunes – dans le cadre du processus de vieillissement.
Il est donc nécessaire de définir ce que l’on entend par “tache suspecte”.
De manière générale, deux critères clefs président à la décision de contacter ou non votre dermatologue :
- L’évolution d’une tache sans changement notable dans votre environnement (les éphélides, par exemple, ou “taches de rousseur”, ne sont pas amenés à changer significativement d’apparence sans exposition au soleil ou au grand froid);
- L’apparition rapide (quelques jours) à la surface de votre peau d’une irrégularité couplant au moins deux des trois critères suivants : prise de volume, changement de couleur, modification de texture.
Toutefois, une visite de routine chez votre médecin sera l’occasion de surveiller l’évolution des lésions potentiellement malignes non détectables à l’œil nu par vos soins.
De la prévention des dérèglements cutanés au naturel : méthodes éprouvées
Si la recherche scientifique ne cesse de faire avancer le génie humain, les méthodes éprouvées de prévention restent celles qui prévalent aussi bien en termes de résultats que de respect de votre santé sur le long terme.
Sommeil, stress, sport et alimentation : les 4 piliers d'une prévention réellement efficace
Dans l’attente d’outils plus performants pour traiter les problèmes cutanés à la racine, le plus efficace reste en effet de prendre soin de votre peau en contrôlant les facteurs clefs de sa santé.
En effet, bien plus que la génétique, c’est l’épigénétique qui semble aujourd’hui attirer le regard des praticiens. À cet égard, on comprend désormais que le déclenchement de nombreuses maladies (notamment cutanées) dépend de facteurs dont la présence active les gènes correspondants.
Ainsi, que vous soyez préoccupé(e) par l’apparition potentielle d’un naevus mélanocytaire, d’un psoriais ou d’une dermatite, gardez à l’esprit que la prévention de vos problèmes de peau passe avant tout par une bonne hygiène de vie.
Cela signifie qu’il vous faut idéalement :
- Protéger votre peau des rayons UVs grâce à une crème solaire adaptée à vos besoins avant toute exposition;
- La nourrir pour lui éviter d’être trop sèche en lui apportant des corps gras au travers d’une crème correspondant à votre type de peau;
- La nettoyer soigneusement et systématiquement à l’issue d’une exposition prolongée à des composés pouvant la faire réagir (maquillage, fumée de cigarette, eau de pluie dans les régions connues pour leur pollution atmosphérique, etc.).
Néanmoins, au quotidien, il vous faudra également, bien entendu, observer 4 points essentiels à l’entretien de votre santé cutanée :
- Disposer de la quantité de sommeil nécessaire à votre peau pour activer ses processus de régénération quotidiens;
- Réguler votre niveau de stress afin de limiter les risques de dérèglements hormonaux et immunitaires pouvant impacter les processus métaboliques de votre peau (très important pour prévenir l’apparition des dermatites, psoriasis et même l’évolution de votre type cutané vers une peau grasse par excès de sebum);
- Pratiquer un exercice physique quotidien dans la mesure où les sollicitations mécaniques de votre peau lui permettront de maintenir plus facilement sa fermeté et sa souplesse (en plus du rôle que le sport a dans l’élimination des toxines de votre peau et dans l’activation du processus de régénération cellulaire);
- Une alimentation équilibrée (quantitativement et qualitativement) afin que votre peau puisse disposer de la matière première qu’il lui faut pour se reconstruire quotidiennement et s’entretenir.
L’alimentation est un élément souvent oublié d’une routine de soin adaptée. Rappelez-vous à ce sujet que vos potentielles carences en vitamine C (pour ne citer qu’elle) sont de nature à fragiliser votre peau. En effet, certaines vitamines et certains oligo-éléments issus de votre alimentation jouent un rôle fondamental dans l’efficacité de vos mécanismes de protection antioxydante.
Le bon fonctionnement de ces mécanismes est incontournable puisque sans eux, le stress oxydatif contribuerait à faire vieillir votre peau prématurément.
Astuces pratiques pour nourrir la routine santé de votre peau
Toutefois, au-delà de ces lieux communs, quelques astuces quotidiennes vous permettront de prendre soin de votre peau au mieux.
L’idéal reste de :
- Protéger sa peau des agresseurs extérieurs (utiliser une crème solaire adaptée systématiquement avant chaque exposition et démaquiller en profondeur sans irriter la peau sont les clefs de la préservation d’une santé cutanée optimale);
- Élaborer une routine de santé cutanée qui vous ressemble (choisir un nettoyant adapté à votre peau, appliquer systématiquement une crème après la douche pour éviter la déshydratation, utiliser une eau thermale au lever et au coucher pour nettoyer votre épiderme);
- Exfolier régulièrement mais pas trop souvent (une peau mature éprouve de plus en plus de difficultés à se débarrasser de ses cellues mortes, sans exfoliation, les produits d’application topiques pénètrent donc mal. Préférer les exfoliants à base d’acides de fruit en massant délicatement une à deux fois par semaine);
- Éviter l’exposition aux lumières bleues (celle émise par les leds des écrans a pour effet de détruire le collagène prématurément et de contribuer à l’apparition d’une hyper-pigmentation);
- Masser sa peau régulièrement (les mouvements vers le haut ont un effet de lifting naturel).
Prêt(e) à démarrer une nouvelle vie cutanée ? N’hésitez pas à consuter les autres articles de notre blog pour en savoir plus sur la façon dont vous pouvez prendre soin de votre peau à tout âge.
- Étude de l’équipe de Panpan Liu : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8383488/
- Travaux de Michael W Piepkorn : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31603483/
- Publication de l’article de Ralph P. Braun : https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2007/revue-medicale-suisse-109/surveillance-des-lesions-melanocytaires