Souvent identifiés dès notre plus jeune âge comme étant des ennemis à abattre, les microbes représentent pourtant une partie essentielle de notre quotidien.
La raison pour laquelle ils ont si mauvaise réputation tient dans le lot de maladies qu’ils déclenchent lorsqu’ils colonisent notre organisme.
En effet, au-delà de la seule présence des micro-organismes dans notre corps, c’est la proportion dans laquelle ils colonisent nos organes, les uns par rapport aux autres, qui peut en faire une menace.
En d’autres termes : les microbes ne sont pas nécessairement indésirables. Plus étonnant encore : ils sont vitaux pour le maintien du bon fonctionnement de nos organes.
Le plus grand d’entre eux n’est pas étranger à cette réalité. En effet, la peau est parcourue de micro-organismes qui composent son écosystème.
De quelles bactéries la peau est-elle le siège ? Quelles fonctions leur attribue-t-elle ? En quoi la compréhension de ce ballet est essentielle à votre santé cutanée ? Comment maintenir l’équilibre la garantissant ?
Beaucoup moins appréciés en général par notre organisme à l’état naturel, les virus sont en général exclus du questionnement sur le rôle des microbes dans la santé de l’être humain.
Ceux qui font couler beaucoup d’encre sont donc principalement les bactéries, champignons et organismes protozoaires, dont le statut d’ “êtres vivants” est beaucoup mieux admis (les virus jouissant d’une qualification plus ambigüe à cet égard).
La frontière entre pathogène et utile
On dit de certains protozoaires, champignons et bactéries qu’ils sont des “agents pathogènes” et d’autres qu’ils sont des “organismes utiles”.
Si cette classification sommaire semble être clairement segmentée, la limite à franchir pour passer de l’une à l’autre de ces catégories est en fait parfois très mince.
Les bifidus (ou bifidobactéries), par exemple, sont systématiquement invoquées comme arguments phares de la formule des produits de certaines marques laitières. Alliés pouvant contribuer à un meilleur transit intestinal, les bifidobactéries sont en effet employées comme “probiotiques” (agents facilitant le développement et le maintien des bactéries présentes dans le système digestif et essentielles au processus de digestion).
En ce sens, il est possible de dire que les bifidobactéries, au même titre que les bactéries présentes dans le système digestif (notamment la “flore intestinale”), sont des microbes “utiles” voire “bénéfiques” à votre santé.
Toutefois, dans de rares cas, ces agents microbiens peuvent se révéler être le moyen de se développer pour d’autres agents reconnus comme pathogènes.
Dans une étude menée par la chercheuse Hena Butta en 2017¹, on découvre que dans plusieurs cas, les bifidobactéries se sont trouvées à l’origine du développpement d’infections diverses.
De tels éléments sont de nature à attirer l’attention sur les cas particuliers, le contexte et donc ultimement les conditions dans lesquelles un microbe peut se révéler utile à votre santé cutanée, voire à votre santé de manière générale.
Du parasitisme au commensalisme cutané : "les liaisons dangereuses" de votre peau avec certains microbes et les bienfaits de certains autres
Pour bien saisir dans quels cas un microbe est bénéfique à votre peau ou non, c’est à la relation qu’il entretient avec celle-ci qu’il faut s’intéresser.
Le parasitisme : une relation toxique
On désigne par “micro-organismes parasitaires cutanés” les microbes affectant le bon fonctionnement de votre peau tout en exploitant les ressources de celles-ci. Ce type de relation est typiquement celui que l’on associe à un agent pathogène dont la présence est absolument indésirable puisque vous ne pouvez en retirer aucun avantage tandis que le micro-organisme en question vous “utilise” pour garantir sa propre survie.
Différents types de micro-organismes suivent ce modèle à la surface de votre peau, à l’image des plasmodium falciparum, vivax, ovale et malariae (des protozoaires responsables de la malaria) ou encore des dermatophytes (des champignons colonisant la peau glabre, c’est-à-dire la peau sans poils).
Le commensalisme : une relation gagnante-gagnante
La raison pour laquelle on parle de “flore commensale” dans le cadre de l’univers microbien cutané tient en ce que les micro-organismes s’y trouvant “normalement” (c’est-à-dire dans le cas d’une peau saine) entretiennent avec la peau une relation d’intérêt mutuel.
C’est par exemple le cas du staphylocoque blanc (ou “staphylococcus epidermidis”) qui est de loin l’une des bactéries les plus présentes à la surface de la peau.
Jouant un rôle dans la prévention de la prolifération de staphylocoques plus virulents et pathogènes (comme le staphylocoque doré), cette bactérie se nourrit des déchets organiques présents à la surface de la peau (notamment le sébum).
Cette relation à double sens permettant à votre peau d’être mieux protégée est donc dite “commensale”. Le staphylocoque blanc fait ainsi partie des agents “saprophytes” (on dit aussi s’agit de “saprobiontes”), c’est-à-dire les organismes se nourrissant de matière organique “morte” afin de survivre et se développer dans un milieu sans être pathogène pour celui-ci.
Par ailleurs, de récentes études tendent à montrer que le rôle immunitaire de cette flore commensale est plus vaste que ce que l’on pensait jusque-là.
Dans une étude menée en 2018² par l’équipe du chercheur Teruaki Nakatsuji, on découvre notamment que le staphylocoque blanc remplirait une fonction étonnament importante dans la prévention des néoplasies cutanées (c’est-à-dire dans l’apparition des cancers de la peau).
La flore commensale de votre peau : comprendre le microbiome cutané pour lui permettre de mieux vous aider
“Microbiote cutané”, “microflore de la peau”, “flore commensale” ou encore “flore normale”… Les micro-organismes commensaux vivant en permanence à la surface de votre peau s’organisent en un réseau aux multiples fonctions pour leur hôte humain, dont voici quelques exemples :
- Fonction immunitaire par colonisation de l’espace disponible (certains microbes commensaux volumineux et / ou nombreux prennent une part significative de la surface de votre peau, réduisant les espaces vacants qui pourraient servir de points de départ à des microbes pathogènes cherchant à coloniser votre épiderme);
- Fonction immunitaire par action antimicrobienne (le métabolisme de certains microbes commensaux mène à la sécrétion de substances limitant le développement d’autres microbes pathogènes);
- Fonction métabolique par élimination des déchets du métabolisme cutané (certains microbes commensaux se nourrissent des déchets organiques produits par votre peau, limitant les risques d’infection et permettant à la peau de respirer correctement)
- Fonction métabolique par apport de nutriments (certains microbes rejettent des déchets organiques issus de leur métabolisme qui servent de nutriments à votre peau)
Toutefois, pour permettre à la flore commensale d’assurer ces fonctions, il est essentiel de lui garantir un environnement dans lequel il lui sera possible de se développer.
Assurer de bonnes conditions de vie à votre flore commensale cutanée
Si la flore cutanée joue un rôle dans la stabilisation du PH de votre peau, votre peau doit elle aussi permettre initialement à la flore commensale de survivre. En d’autres termes, c’est parce qe la relation à double sens qu’entretient la flore commensale avec les caractéristiques physiques de votre peau relève quelque peu de l’histoire de la poule et de l’oeuf qu’il est essentiel de prêter attention aux caractéristiques de votre peau et, si nécessaire, de les ajuster.
Ainsi, l’approche la plus commune lorsque l’état de votre peau ne remplit pas le cahier des charges attendu consiste à recourir à des solutions d’accompagnement de votre santé cutanée.
À cet égard, deux outils sont à votre disposition :
- Les solutions d’application locale (utilisables par voie topique, typiquement : crèmes, onguents, gels…);
- Les solutions de nutrition plus générale (utilisables par voie orale, typiquement : compléments alimentaires).
Si les premières sont bien connues du grand public, les secondes sont souvent moins bien comprises. En effet, en quoi la consommation d’un complément alimentaire peut-il aider votre peau à maintenir ses conditions idéales ? Plus encore : en quoi cela peut-il aider votre flore commensale cutanée ?
Les réponses à ces questions tiennent en des détails physiologiques relatifs au fonctionnement de votre peau et à sa structure.
Dans un article récemment publié sur notre blog portant sur la façon dont votre organisme fait peau neuve, nous évoquions la façon dont votre organe cutané se structure.
À cet égard, nous expliquions en quoi le derme et l’épiderme représentent l’essentiel de votre peau et mettions en lumière la façon dont ils interagissent dans votre quotidien ainsi que les rôles qu’ils occupent dans le maintien de la santé de votre barrière cutanée.
C’est notamment au niveau du derme, dont la composition repose en grande partie sur une MEC (Matrice ExtraCellulaire), que les réactions métaboliques permettant de nourrir l’épiderme se produisent.
La production de sébum s’explique en partie par celles-ci et c’est pour garantir une continuité dans la souplesse, la fermeté et le niveau d’hydratation que votre derme est le siège de réactions prenant pour matières premières du collagène, de l’acide hyaluronique, des céramides et bien d’autres éléments de nutrition.
Ainsi, la régulation d’une peau grasse afin de garantir l’équilibre requis à votre flore commensale pour fonctionner correctement peut passer par un apport de céramides, d’acide hyaluronique et de silicium organique, comme nous l’expliquons dans des articles antérieurs.
En ce sens, offrir à votre organisme les moyens de disposer d’une nutrition adaptée à ses besoins lorsque votre alimentation n’y répond pas peut passer par la consommation d’un complément alimentaire pensé pour la santé de votre peau.
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- Des céramides de blé (sans gluten) contribuant à protéger votre organisme de la perte insensible en eau;
- Du silicium organique, antioxydant et restructurant cutané;
- De la vitamine C extraite de l’acérola, contribuant à neutraliser les électrons dépareillés;
- De la vitamine E, jouant un rôle similaire;
- Des OPC de raisin, polyphénols aidant aussi vos cellules à se préserver de l’effet néfaste des électrons libres;
- Du zinc, oligo-élément qui s’inscrit également dans cet effort.
- De la SOD (enzyme SuperOxyde Dismutase), extraite du melon, contribuant à créer un bouclier antioxydant interne et externe à vos cellules.
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- Étude menée par l’équipe de la chercheuse Hena Butta sur l’émergence d’infections dues à des bifidobactéries : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5418030/
- Étude menée par l’équipe du chercheur Teruaki Nakatsuji sur le rôle du staphylocoque blanc dans la prévention de l’apparition des cancers de la peau : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5834004/